2005, Ode aux femmes,
avenir du nouveau millénaire...
Il y a eu Colette , rebelle et critiquée,
Femme fleur, femme fruit, femme écrivain sensible,
Femme mariée, femme mère , et femme émancipée,
Femme enfin reconnue et aimée aujourd’hui.
Il y a eu deux guerres, les femmes menant les fermes,
Les travaux, les usines, des femmes résistantes,
Retrouvant leur foyer, et leur rôle subalterne,
Dès la paix apparue et les hommes revenant.
Il y a eu malgré tout, à la Libération,
Ces femmes non reconnues, devenues citoyennes,
Obtenant le droit de vote en avril 44,
Et conviées aux urnes dès juin 45.
Il y a eu les femmes disposant de leur corps,
Le planning familial, le MLF encore,
La loi d’ contraception, celle sur l’avortement,
Et les cortèges en face, d’résistance au changement.
Il y a eu les femmes venues en politique,
Timidement d’abord, puis fières de s’ engager,
Cresson, premier ministre, les moqueries abusives ,
Son abandon enfin. Demain la parité ?
II y a eu Yourcenar, seule à l’ académie,
Et l’autre « Marguerite », Duras , la cinéaste.
Et les «Simone » illustres : Weill, Signoret, Beauvoir,
Et les « Françoise » : Dolto, Sagan, Giroud, Hardy.
Il y a eu des vedettes, comédiennes ou chanteuses,
mais en « artistes-chefs » , elles sont bien moins nombreuses.
Citons Canat de Chizy, femme compositeur,
Coco Chanel bien sûr, et puis Agnès Varda...
Exclues longtemps -pourquoi ?- du monde scientifique,
lI y a eu Curie, première au Panthéon,
Et Claudie Haignerée, dans l’espace, magnifique,
Femmes passionnées, dévouées, modèles de renom.
Il y a eu les femmes éduquées à égalité,
Les écoles mixtes, les pantalons permis,
Les métiers interdits dev’nus autorisés,
Puis l’ congé paternel, le temps partiel acquis.
Il y a eu tout cela : les premières, les pionnières,
Les battantes convaincues, ouvrant la voie « amie ».
Et toutes les anonymes, en quête de mieux-être,
Avançant chaque jour, vers leur autonomie.
Bien sûr, pour toutes les femmes, ce XX e siècle enfui,
Aura été celui de l’émancipation.
La journée du 8 mars 2005 nous le dit !
Hélas, il reste à faire, dans toutes les nations...
Il y a encore des femmes potiches, utilisées comme un décor,
Objets manipulés de nos publicités,
Appâts de premier choix, pour la ligne de leur corps,
Marchandises échangées, livrées à volonté.
Qu’elles soient employées, ou cadres supérieurs,
Les femmes dites « actives » sont encore sous-payées,
Pour un travail égal, c’est salaire inférieur :
Trente pour cent en moins, voilà pour l’équité.
Des postes aux commandes, les femmes sont absentes.
Le marché du travail, bien sûr, préfère les hommes,
Car les maternités, c’est cher et dérangeant.
Les rôles féminisés, sont moins cotés, en somme,
Il y a trop de femmes surmenées, exploitées,
Conjuguant le travail avec enfants, études,
Trop souvent critiquées, et parfois délaissées,
Cumulant pauvreté, lassitude, solitude.
Il y a encore des femmes voilées ou offensées,
Interdites aux offices, cloîtrées dans leur cuisine...
Des femmes battues, cassées, des femmes violées, bafouées,
Qui, de leur dignité, se sont faites orphelines.
Il y a encore eu des otages, retenues pour avoir osé,
Florence Aubenas, en Irak dévasté,
Et Ingrid Betancourt , en pays corrompu.
Entre des mains rebelles, combien se sont perdues ?
N’ oublions pas tout cela ! Gagnons leur LIBERTÉ !
Rozeen Dorvault
Versailles